Premiers échanges

Publié le par Julien

Premiers pas au Chili et premiers échanges « paysans », continuant le parcours à travers cette Amérique du Sud si séduisante.

Je ferais dans un 1er temps un petit clin d’œil à Manuel, Viviana et leurs enfants, Victor et Javier, qui m’ont accueilli les 1er jours de mon arrivée et ont organisé pour moi différentes rencontres programmées durant les 3 semaines passées dans les provinces d’Arica et de Parinacota. Manuel et Viviana ont réalisé chacun leur tour, respectivement en 1999 et 2006, un voyage en France, à Bressuire dans le département des Deux-Sèvres. Ces voyages leur ont permit de découvrir l’agriculture dans le bocage Deux-Sévrien, accueillis par la famille Fuzeau à Breuil-Chaussée. Ils ont été marqué par l’accueil reçut lors de leurs séjours, moi je fus marqué par le leur !

 

 

Putré était la 1ère destination de ce voyage au Nord du Chili. Capitale de la province de Parinacota, Putré se situe dans la pré-cordillère Andine, à environ 3500 mètre d’altitude. L’agriculture locale est basée sur l’élevage de moutons, chèvres et vaches, et pour certains paysans des Lamas, principalement pour la viande. On y trouve également la culture de luzerne pour le bétail, de maïs et fèves pour la consommation alimentaire locale et la vente. Un groupe de 25 agriculteurs initie actuellement la culture de quinoa certifiée « Produit Biologique » destinée en grande partie … à l’exportation vers le Canada.

Mes hôtes furent Genaro et Christina. Genaro est conseiller municipal de Putré et certains aimeraient le voir se présenter aux prochaines élections au poste d’Alcalde (Maire) de par il est vrai sa connaissance du territoire locale, son statut de paysans je pense, mais également je crois à son jugement bien souvent pertinent et réaliste des projets à mener.

La première remarque portera sur le dynamisme et l’optimisme de Genaro et Christina tant dans le travail quotidien que dans les projets à venir. Leur principale activité est l’élevage de corderos (moutons et chèvres) ainsi que de vache, dédiée essentiellement à l’engraissement et la vente de la viande. Pour ce qui est des bovins, la viande est vendue directement à un restaurant de Lluca (ville situé entre Putré et Arica) les ovins et caprins étant plutôt destinés à la vente locale, aux amis et à la famille selon les demandes. Le travail quotidien s’effectue dans les pâturages avec les animaux. Genaro se charge matin et après-midi des vaches et Christina des corderos chaque après-midi. En quoi consiste le travail ? Pour Genaro il s’agit de la traite de 2 vaches dont le lait servira à la fabrication du fromage pour la consommation familiale en grande partie. Il « libère » également les vaches vers le pâturage. En effet toutes les vaches sont attachées par une corde fixée au sol. Il en est de même pour Christina qui, chaque après-midi, déplace son troupeau du « corail » (enclos) vers les pâturages, composés d’alfalfa (Luzerne) Elle passera l’après-midi à surveiller et contrôler l’alimentation des animaux, tout comme Genaro pour les vaches. La luzerne donnée est bien souvent verte et sa consommation en excès provoque le gonflement de la panse des animaux, qui peut entraîner la mort de ces derniers ! Beaucoup de surveillance et de présence donc.

L’élevage est complété par la culture de pomme de terre et de fèves pour la consommation familiale là aussi. Les surplus seront vendus sur le marché local bien souvent. Aujourd’hui ils « investissent » dans une serre pour la culture de fleurs que Christina souhaite vendre. Dans le futur ils espèrent que leur deux filles reviennent vivre à Putré après leurs études. Pour cela ils ont entamé la construction d’une maison d’accueil destiné au tourisme.

 

 

Les pratiques agricole se « modernisent » à Putré, la municipalité ayant fait l’acquisition d’un tracteur mis à disposition des paysans qui n’auront qu’à payer le carburant. Pour Christina et Genaro s’est un gain de temps et une économie d’énergie. Lors de la semence des pommes de terre le tracteur a permis de retourner la terre, autrefois entièrement fait à la main. Cependant pour cette année le semoir prévu n’était pas arrivé et nous avons donc repris les méthodes anciennes travaillant collectivement. Pas moins de 7 adultes et 4 enfants ont participé durant toute une matinée. Christina et Genaro prêtent une partie de leur terrain pour que chacun puisse y semer ces pommes de terre, en échange ils aident Christina et Genaro pour les semer et réaliser d’autres travaux.

A Putré, je crois que la majeure partie des pratiques agricoles reste quasi indemne de pesticides, herbicides… et de vaccination des animaux. Seulement cela sera-t-il vrai dans quelques années ? Il est essentiel pour tout ces paysans de prendre conscience aujourd’hui de la possibilité de valoriser leurs productions et leurs pratiques au sein des consommateurs. Cela ne se réalisera que part un accompagnement pratique nécessaire, encadré par la loi sur les produits écologiques promulguée par le gouvernement Chilien en 2006 (si mais informations sont bonnes !)

Publié dans Chili

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