Feliz Compleaño

Publié le par Julien

Sans lui consacrer une grande fête, ce 15 octobre 2009 fut tout de même particulier. Il s’agissait pour moi d’un an de voyage autour du projet « Paysans du Monde » Une année qui se sera dévoilée beaucoup plus rapidement encore que toutes les autres jusqu’ici.

 

Cela signifie certainement que l’intensité et la richesse des chemins parcourus ne laissent pas le temps à la lassitude de s’installer. L’origine de cette action aurait voulu que le retour en France ait lieu au cours de cette 2ème quinzaine d’octobre. Seulement il m’est difficile aujourd’hui de ne pas poursuivre quelques mois cette initiative. Ce qu’elle m’apporte et me suggère ne sont en rien comparable à ce que j’imaginais. Je suis bien loin d’avoir « appris » l’agriculture, mais je sais néanmoins ce qu’elle signifie pour moi maintenant.

 

Si il y a quelques mois j’écrivais ne pouvoir faire un bilan, il est possible à présent je pense d’en tirer quelques grandes lignes. Je ne sais pas si un jour un réel bilan pourra être fait. Ce type d’expérience nécessite une réflexion en amont, au cours de sa réalisation, mais surtout en aval. De nombreux mois s’écouleront avant d’arriver à de réelles conclusions, ou peut-être sur l’ouverture vers de nouvelles questions…

L’agriculture et la diversification non-agricole, la petite paysannerie et les cultures (culturelles) traditionnelles, la place de l’agriculture Bio… autant de thème que j’ai souhaité aborder depuis une année, autant de questions à poursuivre. Je ne prétendrai pas aujourd’hui devenir l’expert dans l’un ou la totalité de ces thèmes. Je reste dans la démarche initiale de découverte de ce milieu paysan et des campagnes dans une démarche d’ouverture et de compréhension personnelle au monde encrée dans une volonté de conscientisation collective. Certains y verront de grands principes idylliques, utopiques ou de mauvaise éducation populaire.

Par la rencontre de ces paysannes et paysans pratiquant une agriculture vivrière et parfois « micro-économique » j’affirme m’a position du maintien et de la nécessité de cette paysannerie à travers le monde. Autant pour son rôle social, économique qu’environnemental. Social car elle maintien les paysans à la terre favorisant la vie en milieu rural. Il leur manque très souvent les infrastructures collectives et publiques pour la plupart, notamment l’inscription dans un programme d’aménagement des voix de communication. En effet les jeunes délaissent les campagnes pour la ville, pour ses « commodités » ! La paysannerie est aussi importante pour l’économie… locale. En s’organisant, des paysans approvisionnent les marchés locaux où les produits seront vendus et consommés par les populations… locales. Bien que cette forme d’économie ne soit pas d’actualité gouvernementale, ni de l’ordre du « capital » (nous préférons manger en France du mouton de Nouvelle Zélande, pour mieux exporter nos poulets, ou ce qu’ils en restent, en Afrique, afin que les tomates espagnoles se vendent mieux en Allemagne et pour que chaque consommateur espagnol puisse goûter à la fraicheur des tomates allemandes…) Elle participe cependant à la redynamisation  des campagnes, par une « micro-économie » sans grand intérêt pour toutes nos transnationales. Ou, éventuellement, l’intérêt d’y mettre un terme afin de comporter leur position ou pour l’accaparement des sols et de ces richesses maintenant une suprématie dans le domaine de l’agrobusiness. Enfin, la paysannerie comme un outil au service de la protection et d’une valorisation environnementale. De nombreux « petits » paysans (petit étant employé comme petit propriétaire) utilisent les pratiques agricoles traditionnelles sans pour autant les nommer « Agriculture Biologique » ou encore « Ecologique » L’agrochimie n’est pas encore, ou très peu, entrée dans leur système de production, pour certains la refusant, pour d’autres n’ayant pas les moyens de l’employer. L’utilisation de matière organique comme fertilisant  et des semences anciennes, cultivées depuis des générations, font de leur terre de leurs plantes, des corps naturellement adaptées et plus résistant aux maladies, insectes… Devons-nous nous attarder sur le maintien de la biodiversité, tant cultivée que « sauvage » que cette paysannerie génère ?

 

Une paysannerie à (re)découvrir mais qui effraie. Qui effraie tous ceux et celles dont la pensée unique est orientée par la monnaie qu’une pratique, quelle qu’elle soit, peut rapporter.

 

Tout au long de ce chemin, j’y ai rencontré ces hommes et ces femmes qui refusent le modèle qu’on souhaite leur imposer car ils et elles en connaissent les conséquences. Ils et elles savent pertinemment que ci certains pourront en ressortir plus riches, économiquement, la majorité en pâtira. Nous savons ce qu’il en ressort depuis notre Europe « développée » non ? Quand 20% des occidentaux utilisent 80% des richesses mondiales…

Je crois alors que nous pourrons parler de micro-économie, d’agriculture Bio, d’énergie renouvelable… cela n’aura que peu de conséquences, je pense, sur « l’ordre » mondial si nous ne repensons pas avant tout à notre mode de consommation, à la répartition des richesses dans le monde et à la souveraineté et au droit des peuples de vivre dignement, en parfaite égalité.

Publié dans Carnet de voyage

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