Amantani, LLachon et le tourisme

Publié le par Julien

Je crois que le Tourisme est une des activités lucratives la plus répandues au monde. Malgré les problèmes de pollution dus au déplacement, une crise économique actuelle, le tourisme ne cessera pas. C'est pourquoi, si dans un élan de conscientisation, chaque citoyen du vieux continents ou encore les Nord Américains, désireux de découvrir une partie de l'hémisphère Sud, pouvait prendre en compte la démarche citoyenne, soutenable et solidaire de voyager.

 

       

 

 

Se pourrait être le cas au Pérou en découvrant le Lac Titicaca. L'expérience que je vous compterai par la suite, je l'ai vécu au sein de la communauté Lampayuni, sur l'Ile Amantani, ainsi qu'à Santa Maria, secteur du « Centro poblado » de Llachon sur la péninsule de Capachica. Deux lieux ou l'agriculture vivrière et la vie communautaire sont le quotidien des familles.

L'agriculture vivrière. A présent je pense affirmer l'avoir côtoyer et la connaître un peu mieux. Celle que les paysannes et les paysans pratiquent pour se nourrir. Celle qui offre une frugalité aux repas, dans la diversité des produits consommés. La vente de la production n'existe pas, seulement à la table lors de l'accueil de touriste pour certaines familles.

Le tourisme, activité récente ou plus ancienne selon que l'on se trouve à Amantani ou Llachon. Dans les deux cas, elle est devenue pour beaucoup de paysans une activité économique essentielle, très souvent l'unique entrée d'argent, qui participe à l'amélioration des conditions de vie local. Les communautés se sont organisées en association, parfois plusieurs au sein d'une même communauté. Ces associations ont souvent pour objectifs de permettre à chaque famille de participer équitablement à l'accueil (hébergement et restauration notamment) ou encore de promouvoir les potentialités touristiques auprès d'agences de Puno, Cusco... Si, pour ces agences, selon des familles rencontrées, une partie rémunère un prix juste aux paysans pour leur accueil, la majorité discute les prix afin de les diminuer et certainement d'en retirer une marge plus importante. C'est ce que m'expliquait Luis Oha, président de l'association ASHITOURS à Santa Maria. Les familles de cette communauté ont fixé à 15 soles le prix des repas mais certaines agences ne souhaitent pas payer plus de 11 ou 12 soles. Seulement, selon Luis Oha, à ce prix il est difficile pour les paysans de faire des bénéfices. Toutefois, selon Walther, de l'association ASTURS, les familles ayant fait quelques investissements souhaitent accueillir et vont elles mêmes voir les agences afin de « vendre » leur hébergement et la restauration à un prix plus bas.

 

       

 

 

Après plus de 10 ans de tourisme sur l'Ile de Amantani et maintenant 4 ans à LLachon, une association s'est crée dans la péninsule de Capachica, présidée aujourd'hui par Walther Pancaa Paucar. Cette association à deux grandes actions prioritaires, le développement du tourisme communautaire, solidaire et soutenable ainsi que la sensibilisation à la préservation de l'environnement. Cette association, ASTURS (Asociacion de Turismo Rural Sostenible) travail entre autre avec les associations françaises DEPARTS et Culture Contact. Ce projet de tourisme solidaire, au delà d'une rémunération juste des paysans, participe à différents projets locaux. Pour exemple, les associations DEPARTS et ASTURS ont mis en place un micro-crédit pour des familles de l'île Amantani. Les dons de personnes privées récoltés par l'association DEPARTS en France sont reversés à ASTURS qui gère ensuite les micro-crédits, délivrés aux familles. Cela permet aux bénéficiaires d'avoir accès à un prêt et équiper, par exemple, leur maison d'un panneau solaire, améliorant l'accueil des touristes et la vie familiale. ASTURS travail également sur des projets futurs de tourisme solidaire en lien avec les écoles communautaires. L'idée exprimée par Walther serait à la fois l'apport par les touristes de matériels scolaires mais également d'intervention et d'échanges culturels avec les enfants. Nous nous situons bien là dans un autre domaine de solidarité, ne se consacrant pas uniquement à une rémunération des « prestataires » mais s'approchant des réalités de vie locale et souhaitant participer avec les populations à leur amélioration, participant aux échanges culturels si important pour nous comprendre et nous respecter !

 

ASTURS travail également en lien avec le CEDESOS (Centro de Desarollo Sostenible) afin de sensibiliser et mener des actions de préservation sur la péninsule de Capachica notamment. Des points de collectes des bouteilles en plastiques ont été installés, des actions de sensibilisation des enfants et collégiens avec le nettoyage et le maintien des plages « propres ».

 

 

Ce que je retiendrai simplement des ces deux lieux, c'est la tranquillité qui y règne, que se soit à Amantani ou Llachon, offrant une vue superbe sur le Lac Titicaca, bercé par le bruit du vent et de l'eau. Aucune voiture ne vient perturber la quiétude terrestre ! Je retiendrai également le contact avec ces deux familles, celle de Bernardo, Rosa, Valentina, Reina, Walther et Vilma ainsi que leur enfants Jefferson et Lucie à Amantani, puis celle de Luis, Antonia, Cristian et Maria à Santa Maria. Elles aussi m'ont aspiré la tranquillité et l'humilité...

 

 

 


 

 


Tourisme Rural péninsule de Capachica : http://www.cedesos.org/proyectos.html

Lien vers le site de DEPARTS : http://www.departs.org

Lien vers le site de Culture Contact : www.culturecontact.org

Infos sur le micro-crédit :
http://www.infosdelaplanete.org/4555/le-micro-credit-ne-connait-pas-la-crise.html - http://www.departs.org/spip.php?rubrique43

 

Publié dans Pérou

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