8 mois déjà...
Le mois de juin est l'occasion de se poser, de « souffler les 8 bougies » et penser à tous les moments vécus depuis octobre 2008. Non pas que je ne me remémore les instants passés mais que les rencontres se succèdent et l'intensité de ce voyage donne une rapidité effrénée aux journées !
Si je devais en résumé le parcours, bien que cela en soit difficile, je définirai le Brésil comme l'ouverture. Une ouverture sur moi-même et sur le monde paysan rencontré. Des idées me parcouraient l'esprit au cours de la préparation au voyage mais la réalité m'a démontrée qu'une préparation idéologique ne servait en rien, qu'il suffisait simplement de vivre les instants. Cela fut saccadé lors des premiers mois, me référant trop souvent je pense à ma culture, tentant des comparaisons impossible. Mais ces hommes et ces femmes, par leur accueil et leur patience m'ont ouvert à cette initiative.
Le Paraguay par la suite se décrirait comme la compréhension. Celle du sens donné au voyage, de la rencontre imprévue. Les parcours non balisés sont souvent ceux qui vous réservent les plus belles surprises.
Puis la Bolivie, moment d'intensification. Celle d'un jeune homme en quête d'une idéologie, recevant des réalités différentes. Celle d'une vie occidentalisée contre le manque de luminosité, celle d'une opulence face aux absences. Ajoutez à cela une richesse et une préservation culturelle et vous comprendrez l'impact reçut tout au long du chemin.
Il ne s'agit pas de faire un bilan mais d'observer le parcours et l'évolution des échanges. C'est également l'occasion de remettre en question sa position face aux populations rencontrées. Nos différences culturelles ne peuvent me permettre d'arriver et de me comporter comme je le ferai en France. Toute fois, même si les réalités économiques sont bien différentes des nôtres, l'appréhension de la vie l'est également. Elle me confirme que le bonheur ne se quantifie pas au « bien-être » matériel. Bien que beaucoup des communautés et paysans rencontrés aspirent à un confort plus acceptable, ils n'en restent pas moins une simplicité naturel de vivre les instants et de les partager.
Mais les minorités ne reflètent pas les désirs de croissance de la majorité des individus rencontrés. En ville comme en campagne, beaucoup aspirent au « développement » européen ou américain. Il est compliqué alors d'expliquer tous les effets négatifs de ces sociétés, jouissant moi-même des aspects positifs. Comment exprimer que goudron et ciment ne sont pas pour moi l'avenir ? Comment expliquer que le transport collectif est plus important que le transport individuel alors que je possède ma voiture ?
Par ce voyage je peux aujourd'hui (ré)affirmer mes convictions et mes positions tout en relativisant les possibilités de changement fort dans le monde. Je n'ai pas laissé mes convictions et mes engagements avec ce voyage mais je crois que nous avons un triple objectif à atteindre, celui de modifier nos comportements occidentaux, d'informer les populations désireuses de nous suivre des risques sanitaires et environnementaux et enfin de mettre un terme au libéralisme économique favorisant une minorité de pays au détriment de la majorité.
Se sont ici les grandes lignes que je peux dégager de ce projet « Paysans du Monde » mais un vrai bilan personnel ne pourra se faire je crois qu'à la fin et après un temps de réflexion. Espérons que les 8 prochains mois seront autant intensifs que les 8 premiers...
J'inviterai une nouvelle fois tous ceux et celles qui souhaitent rejoindre la petite communauté qui se demande et qui commente sur le Blog « Paysans du Monde ». Je vous inviterai également à (re)découvrir les 2 autres projets portés par l'Association « Terre de Rêves » de Bressuire : « L'Ecocyclette autour du Monde » et « Natura Nomade » ainsi que le Forum des 3 projets.
Blog Paysans du Monde : www.paysans-du-monde.par-ici.org
Site de L'Ecocyclette autour du Monde : http://ecocyclette.strada.fr/
Site Natura Nomade : http://www.naturanomade.com
Forum de l'association Terre de Rêves : http://ecocyclette.strada.fr/forum_eco/