Conclusions finales du groupe de travail 17
Retrouver la version originale sur www.cmpcc.org
28 avril 2010 - Conclusion du groupe de travail 17.: Agriculture et souveraineté alimentaire, groupes de travail
Les mouvements sociaux et les organisations populaires réunis à la Conference Mondial des Peuples sur le Changement Climatique constatons comment, malgré nos constantes protestations et
nombreuses dénontiations, les gouvernements capitalistes, les agences internationales et les institutions financières continuent sur la voie d'aggraver la destruction de la planète. Le changement
climatique est l'un des plus graves menaces pour la souveraineté alimentaire de tous les peuples du monde. Une fois de plus nous constatons:
1. L'Agroalimentaire, à travers son modèle social, économique et culturelle de production capitaliste mondialisée, avec sa logique de production alimentaire pour le marché et non pas pour
réaliser le droit à une nourriture suffisante, est une cause majeure du changement climatique. Le changement d'affectation des terres (déforestation et expansion de la frontière agricole), la
monoculture, la production, commercialisation et utilisation de pesticides et d'intrants agrochimiques, la transformation industriel des produits alimentaires et toute sa logistique pour les
transporter sur des milliers de km pour atteindre le consommateur, la production de gaz à effet de serre dans les megadécharges de poubelle et fumier des élevages industriels intensifs; ce sont
là les principales causes de la crise climatique et le nombre accru de personnes qui souffrent de faim et malnutrition dans le monde.
2. La prédation et la destruction des aquifères, les sources et les plans d'eau et des écosystèmes et des cycles écologiques qui donnent la vie sont inextricablement liés aux processus de
privatisation qui sont prônés par les gouvernements capitalistes et les organismes internationaux. Dans le même temps on voit comment le changement climatique détruit les glaciers et autres
sources d'eau, et on constate comment le droit humain fondamental d'accès à l'eau pour la consommation par les êtres vivants et la production alimentaire est rétreci quotidiennement par les
progrès de l'agriculture industriel, l'extraction de pétrole et gaz, la transformation industriel des aliments, les plantations forestières, la plantation et la production de biocarburants,
l'aquaculture industrielle et les mégaprojets hydroélectriques.
3. Ce déploiement territorial des grands projets d'infrastructure au service du capital produit une altération des processus naturels, sociales et culturelles, rendant impossible la coexistence
harmonieuse avec la Mère Terre, détruisant les moyens de subsistance, delogeant les collectivités rurales, autochtones / originaires qui pêchent dans leurs territoires, facilitant ainsi
l'expansion des modèles d'extraction et agro-exportation.
4. Le changement climatique provoque la migration forcée dans les zones rurales, est une menace pour les peuples autochtones / originaires, les communautés paysannes et de pêcheurs, qui sont les
plus touchés lorsque leurs moyens de subsistance, leur sagesse agricole ancestrale et locale sont détruits, et leur identité avec.
que les agrocarburants ne sont pas une alternative, car ils ont mis en amont la production agricole pour le transport avant la production d'aliments pour les humains. Les biocarburants
élargissent la frontière agricole en detruissant forêts et biodiversité, en produissant des monocultures et donc prônant la concentration des terres, laissant des sols dégradés, appauvrissant les
sources d'eau, contribuant à la hausse des prix des denrées alimentaires et consommant plus d'énergie qu'ils n'en produisent.
les organismes génétiquement modifiés (OGM) ne sont non plus une solution au changement climatique, seulement un outil des multinationales pour controler globalement les semences et la
nourriture. Elles representent un sérieux attentat sur les connaissances locales, la santé humaine, l'environnement, l'autonomie locale et elles entravent la mise en œuvre effective du droit à
une alimentation adéquate.
La continuation du développement des technologies pour servir les intérêts des grandes entreprises et les présentant comme des solutions aux différentes crises maintenant confrontés par la
Terre-Mère et l'humanité. Nous savons que ce sont toutes des fausses solutions utilisées pour les multinationales comme outils pour cumuler des richesses et grandes affaires, qui ne font
qu'exacerber la dépendance, la concentration et la destruction. Ils se distinguent parmi les autres géo-ingénierie, les nanotechnologies, Terminator et des technologies similaires, la biologie
synthétique et du Biocharbon.
que l'avance du libre-échange par le biais d'accords de partenariat économique, les traités de libre commerce et la protection des investissements, entre autres, sont une attaque directe contre
la souveraineté des pays et des peuples, l'autonomie des États et la capacité de l'action multilatérale par des agences internationales. Autant sa mise en œuvre progresse, et plus les effets se
revèlentdestructeurs sur les économies locales, la souveraineté alimentaire, l'environnement, les droits sociaux et culturels, et la nutrition des peuples, et les droits de la Terre Mère.
que l'actuelle accrue des achats des terres et des océans par des groupes économiques, avec des sociétés et des fonds spéculatifs à la fois publics et privés, est l'une des atteintes les plus
graves et imminentes auxquelles sont confrontés les personnes pour leur souveraineté alimentaire, sociale et politique. L'extrême concentration et la dénationalisation des terres, aggravée par
les règles actuelles de libre-échange, portent atteinte directement sur la biodiversité végétale et animale, et contre les réformes agricoles, et le droit à une nourriture adéquate et le
processus de reconstitution des terres autochtones et paysannes pour lesquelles les mouvements sociaux se sont battus toujours sans relâche.
10. que les différentes formes de droits de propriété intellectuelle sont un instrument de la privatisation qui détruit les systèmes de savoirs originaires locales, traditionnelles et
scientifiques retrecissant l'utilisation et la conservation de la biodiversité agricole et agricole par l'interdiction par des lois de leurs pratiques culturelles et agricoles locales,
communautaires et ancestrales.
Face à cette réalité vécue par les gens du monde entier, les mouvements sociaux et les organisations populaires qui se sont réunis à cette CMPCC nous nous engageons à continuer de lutter pour un
ensemble de solutions et de se mobiliser pour faire en sorte que les gouvernements s'acquittent de leur devoir de les exécuter. Nous centrerons nos efforts pour construire la Souveraineté
Alimentaire, défendant et soutennant l'agriculture paysanne et indigène en tant que sources de nourriture, de dignité et identité, et comme une alternative réelle et concrète à refroidir la
planète et de mettre l'égalité des sexes au cœur de notre d'action. Les solutions que nous voyons comme des priorités sont les suivantes:
11. Améliorer et restaurer agricultures et moyens de subsistance locaux, paysans et autochtones/ originaires et les systèmes de connaissances ancestrales de la production et de la récolte de
nourriture, les systèmes locaux et traditionnels de santé; qui ont été dégradés et sous-évalués par la logique agro-industriel axée sur la surproduction, l'exportation et la génération de
profits, en notant que la Souveraineté Alimentaire est la façon de réagir et de résoudre les changements climatiques.
12. Promouvoir et assurer le financement de politiques et de mécanismes de control social participatif et public sur les systèmes de production agricole pour éviter tout dommage à la Terre Mère.
Ces mesures devraient inclure la recherche, la vulgarisation et l'investissement public afin d'éliminer l'utilisation d'intrants agricoles à base de produits pétrochimiques, d'améliorer la teneur
en matière organique des sols, la réduction des pertes post-récolte, de renforcer les marchés locaux, de promouvoir l'agriculture urbaine, protéger sources et reserves d'eau et soutenir l'élevage
paysan indigène/ autochtone et la Souveraineté Alimentaire.
13. Defendre, valoriser et diffuser le modèle durable de production agricole paysanne indigène / autochtone, et d'autres modèles et pratiques traditionnelles écologiques qui contribuent à
résoudre le problème du changement climatique et assurer la Souveraineté Alimentaire, comprise comme le droit des peuples à contrôler leurs propres semences, terres, eau et leur production
alimentaire, en assurant, par la production locale autonome (participative, communautaire et partagé) et culturellement approprié, armonieuse et complémentaire avec la Terre Mère, l'accès des
peuples à une alimentation suffisante, varié et nutritive, et d'approfondir dans la production de chaque nation et peuple. Dans le même temps, nous rejetons la normalisation alimentaire mondiale
et ses impacts nutritionnels, environnementaux, sociaux, culturels et de santé.
14. Reconnaître le droit de tous les peuples, les êtres vivants et la Terre-Mère d'accèder et de profiter de l'eau. Reconnaitre aussi le droit des peuples et des pays à contrôler, réglementer et
planifier l'utilisation et la gestion respectueuse et solidaire de l'eau et de ses cycles dans le cadre d'accords et de conventions internationales et dans le droit coutumier; l'interdiction de
toute forme de privatisation et de marchandisation de l'eau, la création d'organismes de participation populaire pour la réglementation de leur usage multiple, la protection de sa qualité et son
plan d'avenir pour la consommation par les organismes vivants et la production alimentaire. Dans ce contexte, nous appuyons la proposition du gouvernement de la Bolivie à reconnaître l'eau comme
un droit fondamental de l'homme tel qu'il est exprimé dans la «Déclaration sur le Droit Humain à l'Eau» et que nous considérons comme une étape importante dans la bonne direction.
15. Interdire technologies et procédés technologiques qui mettent en danger le bien-être et la survie de la Terre Mère et les êtres vivants et qui sont promues uniquement par son potentiel à
produire des profits pour un petit nombre d'entreprises, qui provoquent et accélérent à la fois le changement climatique comme: les agrocarburants, les organismes génétiquement modifiés, la
nanotechnologie, la géo-ingénierie et tous ceux qui tout étant censés d'aider le climat, en fait, portent atteinte à la Souveraineté Alimentaire et agressent la Terre Mère. Interdire mondialement
et définitivement la technologie Terminator, farmacultivos, etc.
16. Interdire le chalutage, technique de pêche prédatrice et destructrice de la biodiversité et les moyens de subsistance des pêcheurs et de l'artisanat.
17. Interdire la polluante exploitation minière à grande échelle qui détruit les écosystèmes, expulse la population locales, pollue les cours d'eau et menace la Souveraineté Alimentaire des
peuples.
18. Rejeter, condamner et interdire toute stratégie politico-militaire et commercciale qui porte atteinte à la Souveraineté Alimentaire des peuples et les rend plus vulnérables au changement
climatique.
19. Défendre la primauté des droits de l'homme, des droits économiques, sociaux et culturels de la Terre Mère, et la biodiversité sur les ADPIC (traités au sein de l'OMC protégeant la propriété
intellectuelle) et tout autre accord commercial en vertu du droit international. Les pays doivent également veiller au respect du caractère collectif des savoirs des peuples autochtones /
indigènes et paysans, et par conséquent le droit collectif à décider sur l'accès et l'utilisation de ces connaissances. Les mesures nationales à mettre en œuvre ce ne seraient pas l'objet de
litiges en vertu des règles des accords commerciaux qui visent à renforcer ou à protéger les droits de propriété intellectuelle. Toute procédure formelle de recherche mise au point avec l'appui
du public doit être bien publique, non soumis à des règles de propriété intellectuelle qui limitent le partage de l'information.
20. Interdire toute forme de brevetage et de propriété intellectuelle sur toute forme de vie et des savoirs ancestrales et traditionnels en annulant les brevets existants.
21. Interdire le dumping (vente de produits en dessous des coûts de production) et des pratiques commerciales déloyales des pays industrialisés qui faussent les prix des denrées alimentaires
portant atteinte à la Souveraineté Alimentaire et faisant des pays non-industrialisés les plus vulnérables au changement climatique.
22. Mettre en œuvre des politiques et des règlements pour protéger la petite production alimentaire nationale, y compris le type de prestations jugées nécessaires pour son secteur agricole, ainsi
que d'assurer le droit de fixer des tarifs duaniers équivalents à toute subvention incorporée dans des produits exportés et en permettant la libre circulation des productions locales.
23. Affirmer qu'une partie centrale de la solution au changement climatique vient à travers le renforcement et l'expansion des systèmes agro-alimentaires paysans, originaires, d'agriculture
urbaine et de la pêche artisanale. Cela signifie que non seulement qu'il faut changer la logique de production industrielle alimentaire orienté vers une logique de marché globalisé axé sur un
seul but lucratif, mais de changer la vision qui assume que la Terre est une ressource à exploiter sans droits orienté pour satisfaire l'avidité des êtres humains. Nous, comme des peuples réunis
qu'on est, on affirme que la planète est une entité vivante avec des droits et de l'esprit.
24. Developper des processus en ampleur et profondeur pour une véritable Réforme Agraire Integrale et de reconstitution des territoires indigènes, africano-descendants, et paysans de construction
participative des peuples avec une approche par le genre, afin que les agriculteurs et les populations indigènes /originaires, leurs cultures et leurs modes de vie retrouvent leur rôle central et
fondamental dans l'agriculture mondiale pour atteindre la Souveraineté Alimentaire et rétablir l'harmonie pour atteindre l'équilibre climatique de la planète. Une réforme agraire de ce type doit
inclure le respect aux connaissances locales et ancestrales et prendre les mesures nécessaires pour assurer la production à tous les stades de la chaîne (culture, transformation,
commercialisation). Nous exigeons la reconnaissance des droits des peuples indigènes en isolement volontaire avec leurs territoires reconnus et respectés
25. Promouvoir et consolider l'éducation globale (spirituelle, physique et social) pour la Souveraineté Alimentaire comme support pour les changements nécessaires en intégrant leurs propositions
à tous les niveaux de l'éducation formelle et non formelle; en développant des contenus qui proviennent des réalités locales rencontrées sur la base d'une vision multiculturelle et pleine
participation des communautés en répondant aux besoins de chaque région et collectivité. Dans le même temps dire comment l'ampleur des informations et la communication sur ces questions est l'un
des plus grands défis auxquels nous sommes confrontés.
26. Déclarer les semences originaires et créoles en tant que patrimoine des peuples au service de l'humanité, ainsi comme base fondamentale de la Souveraineté Alimentaire et de la liberté de
circulation dans les mains des indigènes / originaires et paysannes; maintenues et multipliés par les gardiens de semences en fonction des cultures de chaque peuple.
27. Exiger que les impacts du réchauffement climatique sur la Souveraineté Alimentaire soient insérés dans le cadre des discussions sur le changement climatique et insérés dans les législations
nationales.
Traduction Mario Espin - ludiberia